Retour sur 2 années à FSA Ulaval!
- Louis Fonck
- 30 avr. 2021
- 5 min de lecture
Voilà un peu plus de deux ans, je soumettais ma demande d’admission à l’Université Laval pour un MBA en gestion d’entreprise. Quelques semaines après, l’email tant attendu est arrivé, j’étais accepté! Après des paperasses interminables et quelques embûches engendrées par le chaos habituel du monde de l’immigration, j’avais enfin mon précieux permis d’étude!
Le grand départ
Me voilà donc rendu fin août, après un bref retour en Belgique, j’étais prêt à renfiler mon sac à dos. Premier arrêt en territoire canadien: Montréal. Après un été plutôt calme à la maison, une semaine à Montréal semblait être la meilleure option pour rattraper le temps perdu! Oh boy, je ne fus pas déçu! Des clubs sur St-Laurent aux « Piknic Electronik » autant te dire que je n’ai pas tant profité du paysage... À la suite de ces quelques jours plutôt sympathiques, il était temps de monter un petit plus au nord pour élire domicile à Québec. Ma première impression … j’étais un petit peu perplexe! On ne va pas se le cacher, ce n’est pas le même vibe, mais attends quelque temps, on s’y attache .

Arrivé dans la ville de Québec
Première épreuve dans cette petite ville: trouver un appartement. Dès mon premier appel pour planifier une visite, j’ai vite réalisé que la tâche n’allait pas être simple! Spoiler alert, l’accent au Québec, aussi charmant que je le trouve maintenant, n’a pas toujours été facile à comprendre. Du coup, pour en revenir à ce premier appel, tout excité d’avoir trouvé un chouette petit condo, j’appelle fièrement le propriétaire pour demander une visite. Ayant toujours un peu du mal avec l’accent, j’étais contraint de faire répéter le brave homme un bon nombre de fois et, comment dire, son ton de prime à bord sympathique a très vite viré à l’agacement… La chute? Je n’ai pas eu la visite et le cher monsieur m’a gentiment raccroché au nez avec un tendre « esti de français ». Autant te dire que j’ai vite compris que de 1, en arrivant ici avec un accent européen j’avais un petit bagage, et de 2, que j’allais devoir répéter un bon nombre de fois « Je suis BELGEEEEE, pas Français ». Cependant, pas de tracas, ils nous aiment quand même bien nous, les « Français ».

Trop anticiper l’hiver
Une fois mon chez moi trouvé, c’était l’heure d’une mission qui paraissait de l’ordre de la survie. Comme tout bon Européen ici au Québec, j’avais en haut de ma to-do list, l’achat d’un manteau d’hiver, des bottes et de sous-couches aussi chaudes que je pouvais trouver et j’en passe. Ben oui, tu sais, pour survivre. Bref, long story short, fin août j’étais déjà équipé tel un explorateur en direction du Nunavut.
La rentrée à l’Université Laval
Après ces quelques premiers jours au Québec, c’était l’heure de commencer les choses sérieuses: l’université. À l’Université Laval et à sa faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval), quand tu es étranger, tu as droit à une petite journée d’intégration pour te mettre tranquillement dans le bain. Le jour J, après avoir passé la petite gêne d’arriver tout seul parmi 200 autres étudiants internationaux, c’était l’heure du fameux pitch… LE pitch de bienvenue. En d’autres mots, une succession de prises de paroles visant à nous faire comprendre que ça n’allait pas être les vacances que nous espérions, tout en nous rassurant avec des « mais, ça va bien aller ! » à tout-va (ils étaient déjà en avance sur la mode à l’Uni…). Ce fut ensuite l’heure d’avoir un peu plus de fun avec l’activité patinage. Ben oui, quoi de mieux que de mettre des étrangers sur deux lames tranchantes pour assurer de belles chutes et tisser des liens. Turns out que ça marche, ça m’a coûté quelques hématomes, mais j’ai rencontré bien du monde. Ni une ni deux, on passait la fin de cette fameuse journée d’intégration à 15 au Pub universitaire jusqu’au milieu de la nuit. Au final, une chance que j’y suis allé, car c’est avec ces 15 merveilleuses personnes que j’ai passé les deux dernières années ici au Québec. Morale de l’histoire, aussi tentant que cela puisse être, participe à la journée d’intégration!

« Comment que c’est que ça marche au Québec »
Les mois passèrent et après des révisions quelque peu nécessaires dans mon ratio étude / découverte du Québec, j’ai passé ma première session avec succès! Durant ces quelques premiers mois, je m’étais déjà fait une bonne idée du système universitaire québécois. Pour faire simple, tu vas en apprendre moins, mais ce que tu vas apprendre, tu vas vraiment l’intégrer et le maîtriser. Comparativement au système européen « traditionnel », où on va bien se le dire, tu bloques des centaines de pages pour ensuite les recracher dans un examen théorique et tout oublier deux jours après! Ici, l’apprentissage se base beaucoup plus sur ta compréhension. C’est fini de calculer le nombre de jours d’étude en centimètres de ta pile de livres scolaires avant un examen… En revanche, tu vas avoir droit une panoplie de travaux individuels et d’équipe à faire tout au long de tes sessions. C’est donc l’heure pour moi de t’introduire à ton Tinder universitaire: les forums de cours en début de session. Grosso modo, pour chaque cours, tu as des travaux d’équipe. Et donc, pour chaque cours, tu dois te trouver des coéquipiers… Le concept: tu postes une jolie petite présentation avec ta photo la plus professionnelle en espérant matcher avec des coéquipiers « sérieux et voulant remettre un travail de qualité ». Bref, choisis-les bien, parce que vous allez passer pas mal de temps ensemble et cela peut signifier des expériences tellement enrichissantes, mais aussi ton pire cauchemar!

Une expérience universitaire comme tu n’en vivras pas d’autres !
Petit flashback en début d’année: une de mes coéquipières dans un de mes cours m’a demandé si j’étais prêt à rencontrer du nouveau monde. Évidemment, ma réponse fut OUI! Cependant, cette proposition s’est avérée être un beau traquenard… c’était en réalité une soirée de recrutement pour une compétition universitaire. Après un peu d’amadouement à coup de belles paroles et de bières, je me suis retrouvé aux petites heures du matin à déposer ma candidature pour les MBA GAMES 2020. Après une couple de semaines de préparation est arrivé le fameux week-end de la compétition à Toronto, soit un marathon de 3 jours sans dormir avec un cocktail d’évènements professionnels et de soirées qui te laissera K.O. pendant une semaine. Toujours est-il que participer à ce challenge académique, social et sportif reste à ce jour LA meilleure décision que j’ai prise, car ça m’a tellement apporté sur le plan social et professionnel. Alors que ce soit les MBA GAMES ou toute autre compétition académique, je ne pourrais pas plus te conseiller de prendre part à cette partie de la vie étudiante à l’Université Laval.

Quand tout à déraper…
Comment parler de ma maîtrise au Québec sans parler de celle qui est venue gâcher la partie. Successivement, la pandémie m’a forcé à rentrer en Belgique… à annuler ma session d’été en Chine et en Norvège… et puis surtout à finir mon MBA depuis mon ordinateur. Autant te dire qu’à partir du 13 mars 2020 je n’ai plus grand-chose à raconter. Ceci dit, à choisir entre être confiné en Belgique ou au Québec, autant te dire que je préférais être là où les randonnées et les sports d’hiver étaient considérés comme essentiels, just saying!
Le mot de la fin
C’est donc tout pour moi, d’ici quelques jour je serai gradué et la vraie vie commence au Québec. Malgré une fin sur une note plutôt déprimante, la vie devrait bientôt reprendre et crois-moi que c’est à l’Université Laval que tu as envie d’être quand on va retourner « à la normale »!
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